Gros malaise chez EADS

Une récente étude auprès de l'avionneur européen, dévoilée par le journal Les Echos, révèle que 90% des salariés d'EADS ne se sentent pas impliqués dans leur entreprise.

L'enquête lancée à l'initiative d'EADS et confiée à l'institut de sondage Gallup, a été réalisée sur les 118 000 salariés du groupe. Elle révèle que seulement 9% des employés se déclarent "engagés" dans l'entreprise, alors que 91% se disent "non-engagés", soit neuf salariés sur dix qui seraient démobilisés. Le taux de participation à l'enquête s'approche des 70%. Les résultats trahissent de très légères disparités en fonction des zones géographiques où EADS est implanté. 10% des salariés se sentent "engagés" en Allemagne et au siège toulousain, contre seulement 7% en France ou 5% en Espagne. A l'inverse, 35% se jugent "activement désengagés" (ne fournissent même plus le strict nécessaire) dans l'hexagone, 37% au Royaume-Uni et 48% en Espagne. Par ailleurs, le constat de démobilisation des salariés semble plus alarmant lorsque l'on regarde en bas de l'échelle hiérarchique.

A travers cette enquête, les salariés du groupe d'aéronautique et de défense sonnent l'alarme. Il faut dire qu'EADS, qui vient de fêter ses 10 ans, a eu unehistoire mouvementée : délits d'initié, querelles franco-allemandes, retards de fabrication de l'A380, plan de restructuration drastique, externalisation... "Le capital humain n'est peut être pas suffisamment reconnu, alors que la valeur technologique du groupe est fréquemment mise en avant", note une source interne. Sans oublier l'aspect managérial qui est le plus pointé du doigt par les participants. L'énoncé "je suis satisfait de la rapidité avec laquelle les décisions sont prises dans mon entreprise" obtient la plus mauvaise note, suivi de près par "la communication est ouverte à tous les niveaux de l'entreprise".

L'étude étant toujours en cours, la direction de l'entreprise n'a pas souhaité se prononcer sur ses résultats. Initiée au début de l'année 2009, elle a été réalisée sur les branches d'Airbus, d'Eurocopter, sur la division défense et au siège de la société, mais n'est pas encore terminée chez Astrium. Elle sera reconduite en 2010 et en 2011, ce qui permettra d'effectuer des comparaisons.