Les maladies transmises de l'animal à l'homme : L'échinococcose
|
L'échinococcose est une maladie rare mais qui peut être grave. Elle peut engager le pronostic vital. Cette maladie nécessite la plupart du temps un traitement à vie ainsi qu’un suivi médical régulier qui sont autant de contraintes pour le patient.
|
Agent
Echinococcus granulosus (ver plat du chien) provoque l’échinococcose hydatique se développant dans divers organes. Le traitement est chirurgical.
E. multilocularis provoque l’échinococcose alvéolaire, plus grave. Envahissement du foie et absence de traitement médical. A l’état adulte, le parasite infeste le renard, le chien et le chat. Cet agent parasite à l’état adulte certains carnivores, le renard et le chien en particulier. La larve du taenia se développe dans le foie de l’homme.
|
Réservoir
Il est représenté en France métropolitaine par les renards et les chiens, essentiellement. Mais le cycle évolutif du parasite passe par différents autres animaux, dont les rongeurs, qui sont donc des hôtes intermédiaires.
|
Mode de contamination
L’homme peut se contaminer en ingérant des œufs du parasite. Ces œufs existent dans les excréments des carnivores. On les retrouve sur les végétaux et baies sauvages accessibles aux renards et aux chiens et souillés par leurs déjections. Les œufs du taenia sont détruits par la cuisson. Contamination en ingérant des fruits sauvages, des champignons ou des pissenlits souillés, en se faisant lécher par un chien ou par simple contact avec le pelage, en manipulant un cadavre de renard.
Evolution sur plusieurs années.
|
Répartition géographique
Les zones d’endémie) connues en France métropolitaine sont le Massif Central et la Franche Comté. Cependant, on retrouve des cas sur tout le territoire.
|
Symptômes
Il s’écoule en général plusieurs années entre l’infestation et les premières manifestations cliniques. La larve se développe lentement dans le foie, et est à l’origine d’une pseudo-tumeur, longtemps asymptomatique. La plupart du temps, cette hépatomégalie est découverte soit fortuitement, soit à l’occasion de signes tels que la fièvre, la douleur, des troubles digestifs, ou encore lors de complications.
|
Diagnostic
L’échographie abdominale, le scanner ou l’IRM retrouvent une hépatomégalie avec des images kystiques très évocatrices. Le diagnostic est confirmé par des sérologies).
|
Traitement
L’intervention chirurgicale est envisagée lorsque la taille et la situation des lésions le permettent, afin d’espérer une ablation totale du tissu parasitaire. Ce traitement chirurgical s’associe toujours à un traitement médical antiparasitaire prolongé. Dans certains cas, une transplantation hépatique peut être discutée, mais nécessitant un traitement antirejet qui lui même pourra favoriser le développement de lésions parasitaires résiduelles.
Lorsque le traitement chirurgical ne peut être envisagé, un traitement médical antiparasitaire est prescrit. Il empêche le développement du parasite, mais ne le tue pas, ce qui implique la nécessité d’un traitement à vie le plus souvent.
|
Prévention
Dans les zones connues de transmission, il faut éviter de consommer des baies sauvages, porter des gants pour les travaux en plein air et se laver les mains après ces travaux ou après avoir toiletté son animal de compagnie, cuire les aliments provenant des champs, des forêts ou des jardins potentiellement accessibles aux renards.
|
Renard et échinococcose nordnature Dans un article intitulé" Faut-il avoir peur des renards ? " paru dans l’édition régionale du samedi 5 janvier 2002, la Voix du Nord présente les relations entre l’homme, le renard et le parasite responsable de l’échinococcose alvéolaire. Compte tenu des nombreux échos qui nous sont parvenus, cet article a eu pour seul effet de créer une psychose vis à vis du renard sans donner au lecteur les informations indispensables pour se préserver de cette parasitose grave puisque mortelle. C’est la raison pour laquelle la Fédération Nord Nature apporte les compléments d’information suivants sous la forme questions – réponses.
Qu’est-ce que l’échinococcose alvéolaire ?
L’échinococcose alvéolaire est une des nombreuses parasitoses humaines. Elle est provoquée par un petit ver parasite de 3 à 6 mm, Echinococcus multilocularis, hébergé à l’état adulte dans l’intestin des renards, des chiens et des chats. Chez ces hôtes dits " définitifs ", le parasite, sous sa forme adulte, perd régulièrement son dernier anneau (segment ovigère) bourré d’ " œufs " (embryophores) qui est évacué dans les crottes. La dégradation du segment ovigère dans le milieu extérieur libère les œufs, dispersés autour du point d’émission, essentiellement par les eaux de ruissellement et les insectes coprophages. Ces œufs, très résistants, souillent les végétaux consommés par des rongeurs herbivores, le plus souvent, le Campagnol terrestre ; le Rat musqué pourrait être éventuellement un autre hôte possible. Ces hôtes " intermédiaires " hébergent la forme larvaire du parasite qui envahit progressivement le foie et entraîne leur mort en quelques mois. Les hôtes intermédiaires malades sont des proies faciles pour le renard, le chien ou le chat qui se contaminent en les ingérant.
Quelle est la place de l’homme dans ce cycle ?
Il est, comme le campagnol, un hôte intermédiaire mais accidentel. Chez lui , la larve met plusieurs années à envahir le foie et l’issue peut être fatale.
Quelles sont les modalités de contamination ?
Elle peut se faire indirectement ou directement.
La contamination indirecte se déroule comme chez le campagnol par contact avec le sol souillé ou la consommation de végétaux crus souillés par les oeufs. Ceux-ci appartiennent au cortège des plantes sauvages et cultivées qui poussent sur les terrains auxquels les carnivores infestés ont accès : fruits sauvages de plantes basses (myrtilles, fraises des bois), salades, fraises. Compte tenu de leur taille (35 à 40 µm), les œufs ne sont pas décelables par examen visuel et seule la cuisson permet de les détruire, les antiseptiques et la congélation étant inefficaces. Il y a donc un risque de contamination par des légumes provenant des cultures maraîchères des zones d’endémie ; ce qui signifie que les citadins ne sont pas à l’abri.
La contamination directe se réalise par contact avec le carnivore hôte définitif du parasite et on peut qualifier cette parasitose de " contagieuse ". Les renards, les chiens et les chats parasités, en se léchant l’anus, chargent leur langue d’œufs qu’ils répandent sur leur pelage en se " toilettant ". L’homme se contamine en touchant ces animaux et en portant ensuite, sans les laver, les mains à la bouche. Dans ce cadre, il est évident que le risque réel pour la population ne vient pas du renard qui n’est généralement manipulé que par des personnes parfaitement informées des risques (vétérinaires, chasseurs, piégeurs, forestiers), s’entourant de toutes les précautions indispensables. Le risque réel vient des chiens et des chats parasités et repose sur leurs rapports affectifs avec l’homme : caresses, léchage des plats et des assiettes, admission dans les terrains de jeux pour enfants. La contamination par cette voie est d’autant plus insidieuse que le chien et le chat ne sont pas affectés par le parasite.
Quelle est la situation dans le Nord – Pas-de-Calais ?
Il n’y a pas, à notre connaissance, de cas d’échinococcose alvéolaire autochtone dans le Nord – Pas-de-Calais. Cette parasitose touche principalement les régions proches de la frontière suisse et allemande ; elle manifeste cependant une tendance à s’étendre vers l’ouest comme le montre son extension au Massif Central.
Quelles sont les mesures prophylactiques à prendre ?
Les mesures de surveillance sont du ressort des professionnels de la santé humaine et animale et des pouvoirs publics. La recherche régulière de la présence éventuelle du parasite sur les trop nombreux renards tués par les chasseurs et les piégeurs est indispensable.
Tant que la présence de la maladie n’est pas avérée dans notre région, il n’y a pas lieu de prendre de précautions individuelles particulières. En revanche, nous ne pouvons que conseiller la plus extrême vigilance aux personnes séjournant dans les zones d’endémie : Haute Savoie, Jura, Doubs, Haute-Saône, Vosges, Haut-Rhin, Bas-Rhin, Meurthe et Moselle, Creuse, Puy de Dôme et Cantal. Si elles sont accompagnées de leur chien ou de leur chat et si ces derniers ont pu chasser des rongeurs susceptibles d’être parasités, il serait sage de procéder, au retour, à un déparasitage interne et de détruire les fèces à la flamme comme le préconise la fiche technique n° 18 de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, publiée en 1984 à propos de cette parasitose. Il faut ici préciser, qu’après contamination du chien ou du chat par ingestion de campagnols, les vers deviennent adultes au bout de 10 à 12 semaines, l’animal est alors " contagieux " et le restera quelques mois. Un risque d’introduction de la parasitose dans la région par le truchement des chats et des chiens séjournant en zone d’endémie est possible. A titre d’exemple, la maladie a été implantée dans la région des grands lacs en Amérique du Nord par l’importation de chiens à partir du Grand Nord (cf. Fiche technique n° 18 de l’ONCFS-1984).
En conclusion, l’échinococcose alvéolaire, sans être une maladie fréquente en France (environ 10 cas par an) mais en raison de sa gravité, demande une plus grande vigilance des pouvoirs publics pour suivre son extension éventuelle vers notre région. De même, les responsabilités citoyennes des personnes transitant ou séjournant avec leurs animaux familiers dans les régions infestées devrait les inciter à les déparasiter dès leur retour.
En revanche, préconiser la destruction des renards sous prétexte de l’échinococcose alvéolaire est injustifiée et contraire à l’objectif poursuivi qui est d’éviter l’extension de la parasitose ; en effet, la destruction des renards locaux sains, crée un vide susceptible " d’aspirer " des renards venant de l’est et porteurs du parasite.
La Fédération Nord Nature a été étonnée pour ne pas dire scandalisée de la manière partiale et incomplète dont les relations " renard – échinococcose alvéolaire " ont été présentées par les rédacteurs de l’article en question, car il est évident que les risques de contracter la maladie sont beaucoup plus importants avec les chiens et les chats qu’avec le renard.
RENARDS, CHIENS et CHATS
et ECHINOCOCCOSE ALVEOLAIRE
par Hervé Dizy conseiller municipal délégué de Roncq avec la participation des Professeur Dominique Vuitton, Dr Florence Cliquet, Dr Denis Augot, M. Benoît Combes, Dr Bernard Brochier, Dr Franck Haelewyn, Dr Isabelle Blouin Emery
|
Voilà mes amies!
comme promis je vous met une article consernant la maladie de BABETH! ça peut servir aussi d'avertissement préventif!
Beaucoup d'entre nous ayants des animaux!