7 Facettes du Plaisir en relation avec l’Alimentation
Ce qui suit ne prétend pas être exhaustif mais correspond plutôt à des aspects du plaisir que j’ai envie de partager avec vous, à des réflexions que je laisse ouvertes pour connaître votre opinion : vous êtes donccordialement invité(e) à commenter, critiquer, approuver, corriger, compléter, vous opposer, aimer … n’hésitez pas pour cela à appuyer sur le bouton rouge “commentaires” situé au bas de l’article
1. Les plaisirs de manger
Nous pouvons citer:
- le fait de calmer notre faim (disparition d’une sensation douloureuse);
- la satisfaction de notre goût pour un type d’aliments (sucré, salé, épicé, etc.), le plaisir des sens en général (vue, odorat, goût, toucher…);
- une sensation de plénitude, la satiété;
- une coupure, un “break” dans la journée, au milieu de toutes nos activités;
- un moment privilégié de rencontre avec les autres ou avec soi-même, la convivialité, la disponibilité, la préparation d’un climat chaleureux voire sensuel;
- le maintien ou l’entretien de notre capital santé: manger pour vivre, ou vivre pour manger? …
2. La conscience et un minimum d’éducation augmentent le plaisir
Le vrai plaisir suppose la conscience de ce que l’on fait, des sensations que l’on éprouve.
Le meilleur des mets avalé machinalement, sans prendre conscience de ce que nous mangeons, ne provoque aucun plaisir particulier : il s’agit d’une attitude conduisant à un déséquilibre car notre organisme n’enregistrant pas que nous sommes en train de manger, nous demande toujours plus de nourriture … c’est la porte ouverte aux excès, à la compulsivité !
Pour ne pas laisser trop d’emprise à l’angoisse il est préférable de manger au calme, de respirer tranquillement, de porter attention à ce que nous mangeons, de nous concentrer sur ce que nous voyons, humons, mastiquons, de sentir les saveurs, les aspects physiques (chaud, froid, liquide, crémeux, solide, doux, fibreux, etc.) …
Que pensez-vous par exemple de manger et regarder la télévision en même temps ?!
Par ailleurs, un minimum d’éducationpermet d’accroître notre aptitude à prendre du plaisir. Par exemple si nous n’avons jamais mangé de cuisine indienne, tout va nous paraître semblable dans cette famille de saveurs(car éloigné de nos points de repères habituels). En revanche, un amateur de cette cuisine pourra nous aider ou nous orienter afin que nous puissions ressentir des subtilités qui nous auraient normalement échappé (il en va de même pour la dégustation de vins ou d’autres produits au goût complexe) : si l’on en sait un peu plus à leur sujet,nos sens seront davantage prédisposés à la prise de plaisir !
3. Le plaisir de cuisiner soi-même … le plaisir de faire plaisir !
J’ai passé une bonne partie de mon existence à aller dans les restaurants (souvent les meilleurs) et à contracter les services de bons traiteurs lorsque j’organisais des dîners chez moi jusqu’à … jusqu’à ce que mon fils, par passion qu’il m’a transmise(et oui, ça va parfois dans ce sens l’éducation père-fils !) me fasse comprendre combien c’est humain, créatif, chaleureux, enrichissant, généreuxde cuisiner soi-même !
“C’est moi qui l’ai fait !”
Le “meilleur” plat en théorie, le “meilleur” dessert, le “meilleur” vin ont maintenant beaucoup moins de valeur à mes yeux et me procurent beaucoup moins de plaisir que ces mêmes plats, desserts ou boissons (même s’ils peuvent éventuellement présenter des “défauts”) lorsque je peux les rattacher à des gens que j’apprécieou lorsque je sens que celui qui les a préparés y a mis tout son coeur !
Partager avec notre entourage des plats que nous avons cuisinés, c’est nous montrer dans ce qui nous caractérise profondément, c’est accorder à nos proches nos sentiments, notre sincérité en vue d’un partage sublime !
4. Le principe de plaisir et le principe de réalité
Notre plaisir va-t-il être durable si nous nous laissons gouverner seulement par lui, dans l’ignorance du principe de réalité ?
En d’autres termes, appliqué à l’alimentation, est-ce que je peux toujours manger tout ce dont j’ai envie sans jamais me préoccuper de savoir si c’est bon ou pas pour mon organisme, pour la santé ?
Je vous propose une petite digression sur les contes de fées (en m’inspirant en particulier de l’excellente analyse de Bruno Bettelheim dans son livre “Psychanalyse des Contes de Fées”) …
Nous avons tous déjà entendu raconter l’histoire des “Trois Petits Cochons” : les maisons différentes que construisent nos trois héros traduisent un degré d’avancement distinct de la personnalité de chacun. Les deux premiers construisent un abri aussi vite qu’ils le peuvent (un en paille, l’autre avec des bâtons) pour pouvoir jouer pendant tout le reste de la journée. Vivant selon leprincipe de plaisir, ils cherchent dessatisfactions immédiates sans penser une seconde à l’avenir ni aux dangers de la réalité … on connaît le sort qui leur sera réservé, ils seront dévorés par le loup.
Seul le troisième, plus âgé, a appris à se comporter en accord avec leprincipe de réalité : il est capable deremettre à plus tard son désir de jouer et agit conformément à son aptitude à prévoir ce qui peut arriver. Il sera bien protégé contre le loup dont il pourra triompher !
Traduit en termes d’alimentation … c’est bien de vouloir manger tout ce qui nous fait plaisir, mais il faut garder présent à l’esprit la réalité de ce dont notre organisme a besoin, de ce qui est bon pour notre santé : peut-on par exemple ne manger que des sucreries ? grignoter à la moindre envie ou angoisse ? braver sans cesse les conseils de la diététique ? consommer de manière compulsive des boissons alcoolisées ou tout autre aliment ? … tout ça sous prétexte que ça nous fait plaisir sur le moment ?
Nous pourrions également mentionner “Le Petit Chaperon Rouge” : la petite fille se laisse distraire par tous les plaisirs qui apparaissent en chemin (“elle ne cesse de cueillir des fleurs que lorsque son bouquet était si gros que c’était tout juste si elle pouvait le porter”) et il va lui arriver quelques malheurs …
Un des principaux enseignements que nous pouvons tirer de ces contes, c’est qu’il faut parfois savoir renoncer à des plaisirs immédiats en vue d’un plaisir plus durable : si l’on veut préserver notre santé (et continuer, entre autres, à prendre du” plaisir à table”), il ne faut pas se laisser aller à “manger tout ce qui nous passe sous le nez” !
5. Manger ce que l’on aime ou aimer ce que l’on mange ?
Vous l’avez deviné, la sagesse se situe entre les deux !
On ne peut pas toujours manger ce que l’on aime : ça peut ne pas être la saison, ne pas exister là où nous nous trouvons, ou encore le prix peut nous le rendre inaccessible, etc.
Il faut souvent apprendre à aimer ce que l’on mange : la Nature sait parfois mieux que nous les aliments qu’il convient de mettre à notre disposition sous un climat ou dans une région ou situation déterminés … et ce sera toujours mieux vécu (nous en retirerons plus de plaisir) si nous essayons d’aimer, de nous faire “un” avec la situation, plutôt que si nous nous opposons ou si nous nous maintenons dans un état de frustration !
6. Equation dangereuse “faire la fête” = “faire une bonne bouffe”
Par le passé, quand j’avais envie de fêter quelque-chose, j’avais vite tendance à associer automatiquement “faire la fête” ou “célébrer” à “faire une bonne bouffe” , c’est à dire un bon repas (où l’on mange plus que de raison) et bien “arrosé”!
Comme je suis d’un naturel joyeux, ça avait tendance à revenir souvent … sauf qu’il y a aussi les lendemains de fête avec leurs effets qui se font sentir chaque année davantage sur l’organisme, pas toujours en bien : je suis un peu plus sage maintenant !
En conclusion sur ce point, c’est une bonne chose si l’on peut faire un effort pour diversifier nos moyens de faire la fête : aller au cinéma, au théâtre, à un concert, partir dans la nature, voyager, faire une balade seul(e) ou avec un ou des êtres aimés, etc., sont des moyens tout aussi agréables de se faire du bien ou célébrer une circonstance ou un évènement, et “faire une bonne bouffe” ne doit pas être le seul moyen de “faire la fête” !
7. Gourmand ou Gourmet ?
La recherche du plaisir doit aller de pair avec la sagesse, sinon le plaisir ne peut qu’être éphémère !
Le gourmand ne réfrène pas son envie, il vit sa pulsion vers l’objet de son désir, tandis que le gourmet goûte et apprécie ce qu’il mange, il demeure raisonnable, il mange lentement en appréciant chaque bouchée essayant d’en retenir chaque sensation, chaque parfum : il profite de ce qu’il mange, il y prend un vrai plaisir. Comme en même temps il ne s’éloigne jamais trop de la modération, ce plaisirn’en est que plus durable !
Je vous recommande à cet égard la visite du site « Line Coaching », très intéressant parce qu’il envisage les comportements alimentaires sous un angle à la fois dynamique et original.
Bonne soirée à vous tous (es)