psychologie positive ou pensée unique ?
Le bonheur ou le mécanisme de la pensée positive
L'époque dans laquelle nous vivons se vit parfois avec difficulté : la crise, la recherche de valeurs par exemple nous conduisent à la recherche du bonheur. De là à vouloir le procurer à tout le monde il n'y a qu'un pas déjà franchi par les marchands de bonheur. «Avec la crise, le temps du "toujours plus" est révolu [...] Tout est à réimaginer » écrivait-on dans l'hebdomadaire économique Chalenges. Qu'en est-il due l'âme ? La pensée positive propose un bonheur contagieux. Rien de moins. Yves-Alexandre Thalman dans son livre « les gens heureux ne s'inquiètent pas de savoir si c'est vrai...Ils se racontent de belles histoires » nous expliquent que « notre cerveau est programmé pour donner du sens à tout ce qui nous entoure et nous arrive, nous passons notre temps à interprêter des faits ». Et « ces interprétations , selon qu'elles sont positives ou négatives, gèrent des émotions de la même tonalité ». Un peu comme si la nature avait horreur du vide et qu'il fallait forcément tout interprêter.
Imaginez : il pleut. On peut se laisser aller à se dire que « c'est une journée pourrie » et on ne sera pas de bonne humeur, ni même envers les autres. Par contre si on se dit « je vais en profter pour me sentir bien et à l'abri à la maison et m'occuper de moi» cela va mettre de bonne humeur y compris l'entourage. D'où la tentation de développer ce type de pensée à l'ensemble des situations à travers ce raisonnement. Cela semble très facile, on se raconte une belle histoire et notre vie en sera transformée. A force de se répéter de telles pensées positives nous sommes censés nous former l'esprit à un nouveau mode de pensée : la pensée positive. Il ne faudra surtout pas se laisser aller à des pensées négatives. Non, seulement les pensées positives sont autorisées, pour n'entraîner que des émotions positives. Autrement dit il faut transformer nos pensées négatives en pensées positives : « je me suis blessée à la jambe gauche en jardinant, c'est ennuyeux car je vais devoir resté immobilisé » devindra « je me suis blessé à la jambe gauche en jardinant, ce n'est pas grave je vais en profiter pour me faire chouchouter ». C'est le double positif. Allez-y exercez-vous à ces trocs pensées négatives-pensées positives c'est amusant. Mais qu'en est-il de l'inconscient ?
Voici ce qu'on peut lire sur un article de presse canadienne. Les Canadiens étant très en avance sur nous dans le domaine de la psychologie.
« Il y a 10 ans encore, 90 % des articles scientifiques en psychologie étaient consacrés aux problèmes des individus et le but principal était d'aider une personne à passer de -5 à 0 sur une échelle de satisfaction (bien-être). L'arrivée de la psychologie positive permet à chacun de passer de 0 à 5 sur la même échelle, en mettant l'accent, non sur ce qui va mal dans sa vie, mais sur ce qui va bien, et de miser plutôt sur ses forces que sur ses faiblesses. »
On comprend aisément que la psychologie positive ne s'intérsse qu'aux gens qui vont bien. Alors où est la difficulté à aller mieux ? Mais surtout, qui s'occuppe des personnes qui vont mal ? Pas la psychologie positive, elle n'en a ni l'envie ni la possibilité. Elle ne s'occupe que du côté humaniste. Mais ne le faisons-nous pas tous généreusement ? Elle ne s'occupe pas de la pathologie. La question est bien de savoir pourquoi se centre-t-on sur la psychologie positive en écartant le reste. Pourquoi faire le choix d'aider ce qui vont bien en délaissant ceux qui vont mal ?
La réponse est peut-être dans le fait que tout le monde ne sait pas pratiquer la psychologie cognitive car pour cela il faut l'avoir étudiée. Quant à la psychologie positive il suffit d'avoir lu, pour en maîtriser les pricipaux concepts. La preuve : le nombre de personnes qui ici répètent les mêmes phrases, les mêmes idées, sans aucune originalité, sans aucun approfondissement.
Résultat ? Au moindre problème certaines sont en souffrance, d'autres agressent, d'autres veulent écarter les personnes qui veulent apporter une autre pensée. Il suffit de lire les messages qui précèdent. On disait bien, pensée unique...