Quand on sait que les Français sont parmi les plus gros consommateurs de médicaments au monde (avec en moyenne 448€ par personne et par an dans les pharmacies !), de telles dérives peuvent légitimement faire peur, d’autant que les principaux médicaments ciblés par ces transactions illégales sont très médiatisés (on retrouve bien sûr les tranquillisants, les stéroïdes ou les stimulants sexuels comme le célèbre Viagra).
La banalisation des produits pharmaceutiques (notamment à travers leur publicité sur Internet) ne doit donc faire illusion à personne : rien ne remplace les conseils d’un professionnel. L'adéquation entre les recommandations du médecin et le comportement du patient est résumé par un mot : "l’observance".
Les médecins et les pharmaciens ignorent fréquemment tout de la non-observance car ils ne disposent pas de méthode simple et fiable pour l'évaluer. Seul reste au médecin le devoir d'informer son malade avec précision, pertinence et de manière personnalisée. Dans tous les cas, ce choix est de loin le plus judicieux, surtout par rapport à l’achat de médicaments sur Internet.
Face à l’ampleur du phénomène, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) vient de publier une mise en garde pour rappeler les risques que peut entraîner la consommation d’un médicament ne correspondant pas à des normes de sécurités strictes. Mais au-delà de cette sensibilisation, l’agence reconnaît ne pas pouvoir faire grand-chose de concret pour lutter contre la vente illégale sur Internet, très complexe à cerner.